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Le système endocannabinoïde
Le système endocannabinoïde (SEC) est un réseau complexe de molécules et de récepteurs qui régule l’homéostasie cellulaire de notre organisme, c’est à dire notre équilibre interne. Découvert il y a plus de 30 ans, il prend son nom de la plante de cannabis qui a conduit à sa découverte ! En effet, c’est par le SEC que les cannabinoïdes comme le CBD peuvent agir sur notre corps, tu le savais ? Partons ensemble à sa rencontre !
Un peu d’histoire
C’est en faisant des recherches sur le principe actif euphorisant du cannabis que des chercheurs ont découvert le système endocannabinoïde. En effet, ils sont partis du THC, qui est une molécule de la famille des cannabinoïdes et qui provoque des effets psychotropes bien connus, qu’on appelle “high”.
On a manipulé le THC depuis 1964 mais il a fallu attendre plus de 20 ans pour comprendre son fonctionnement ! En 1988, des scientifiques découvrent enfin le récepteur membranaire auquel le THC se lie et vont le nommer CB1.
Le THC est donc un ligand exogène, c’est-à-dire une molécule externe à notre organisme, qui peut pourtant interagir avec lui.
Les chercheurs ont donc l’idée qu’il doit exister une molécule agoniste, une sœur en quelque sorte, produite par notre organisme et qui actionne ce même récepteur. C’est ainsi qu’en 1992 la science découvre l’anandamide. Cette molécule endogène est appelée endocannabinoïde et c’est la première d’une longue liste, qui continue aujourd’hui encore à s’allonger !
On sait maintenant que la plupart des vertébrés possèdent un SEC, et même quelques invertébrés en sont pourvus. C’est donc un système très ancien, qui continue de nous surprendre encore aujourd’hui !
Les composés du système endocannabinoïde
Ce que l’on appelle “système endocannabinoïde”, c’est l’ensemble des récepteurs et des endocannabinoïdes produit par l’organisme, ainsi que les enzymes qui servent à les fabriquer et les détruire.
Les récepteurs du SEC
D’abord, un peu de notions biologiques afin de comprendre parfaitement comment fonctionne le système endocannabinoïde. Parlons de récepteur membranaire, qui est une molécule située à un point fixe sur une membrane et qui permet d’activer divers processus physiologiques. Pour activer un récepteur, une autre molécule spécifique appelée ligand doit venir s’y loger parfaitement. C’est le même principe qu’une clé (le ligand) qui ouvre une porte (le processus biologique) grâce à une serrure (le récepteur).
On l’a cité, le premier récepteur a être découvert fut le CB1, suivi de près par le CB2. Ce sont les deux récepteurs principaux : il en existe d’autres mais comme ils sont encore peu connus, on ne va pas s’y intéresser. On trouve les récepteurs du SEC dans tout l’organisme : système nerveux central, système digestif, foie, poumons, cœur, et même dans les muscles et les os !
Cependant, le CB1 et le CB2 ne sont pas situés aux mêmes endroits et en même nombre dans l’organisme. Leur répartition varie aussi selon les espèces. Les récepteurs CB1 se retrouvent principalement dans le système nerveux central et son activation provoque des effets majoritairement cérébraux. C’est le récepteur favoris du THC, qui provoque le fameux effet planant du cannabis.
Quant au CB2, il est présent dans le système immunitaire comme les ganglions lymphatiques ou les amygdales, ainsi que dans la rate.
C’est quoi les endocannabinoïdes ?
Il s’agit des cannabinoïdes que l’organisme produit naturellement. Il s’agit de dérivés d’acide gras dont on peut en citer les 2 principaux représentants, l’anandamide et le 2-AG.
L’anandamide est parfois appelée la “molécule du bonheur” car elle agit de la même façon que le THC et provoque un état d’euphorie, boostant le mental. Tout comme le THC, elle se lie principalement aux récepteurs CB1. Mais l’anandamide aurait aussi d’autre fonctions qui font encore l’objet de recherches actuellement.
Le 2-AG aurait une action similaire, même s’il peut se lier avec les deux types de récepteurs CB1 et CB2. Son action euphorisante est aussi moins puissante que l’anandamide, même si elle reste intéressante.
Des enzymes pour assimiler les cannabinoïdes
Inutile de t’assommer avec une liste de molécules aux noms barbares… Retiens juste que le système endocannabinoïde comprend un ensemble d’enzymes qui fabriquent les endocannabinoïdes au besoin, et les détruisent une fois leur action effectuée. Grâce à elles, les endocannabinoïdes sont produits à la demande et ont une action transitoire, ce qui les différencie des autres neurotransmetteurs.
Le système endocannabinoïde en action
Récepteurs, endocannabinoïdes et enzymes agissent de concert pour maintenir notre équilibre interne. Cet équilibre est mis en péril dans certaines situations : stress, douleur, maladie.
La liste de ses actions est immense et continue de s’allonger avec les études récentes menées par nos chercheurs. Les processus initiés par le SEC touchent autant le corps que le mental, c’est donc un système primordial, que le domaine du médical étudie intensément. Il aide à gérer la douleur, protège nos neurones, nous redonne l’appétit… mais peut aussi nous rendre plus sociables, impacter notre créativité ou notre mémoire.
Le CBD entre sur scène !
Le CBD est l’un des nombreux cannabinoïdes produits par la plante de chanvre. Contrairement au THC, il ne provoque pas d’effet planant et on ne lui connaît pas d’effet secondaire.
On vient de le voir, lors d’un stimulus qui modifie notre équilibre interne, le système endocannabinoïde se met à produire des endocannabinoïdes pour réguler l’organisme. Mais en tant qu’être humains doués de raison, nous pouvons de nous-mêmes aider à atteindre cet équilibre, ou le modifier en consommant des cannabinoïdes comme le CBD. C’est très efficace en situation de stress, face à la douleur, au manque de sommeil, à une baisse de moral ou pour certaines pathologies. En effet, nous pouvons le ressentir, parfois notre organisme n’arrive pas à s’équilibrer tout seul.
Le CBD n’est pas le seul à agir positivement sur notre homéostasie cellulaire. Certaines molécules appelée cannabimimétiques ne sont pas à proprement parler des cannabinoïdes, mais peuvent interagir avec les récepteurs du SEC pour imiter l’action de ces molécules. C’est le cas de certains terpènes, molécules aromatiques que l’on retrouve dans de nombreuses plantes, dont le chanvre.
CBD, THC et terpènes pourraient agir en synergie pour induire des processus complexes dans notre organisme. On recommande ainsi de plus en plus de privilégier les produits CBD à spectre complet, qui conservent notamment les terpènes dans le produit fini.
Conclusion
Tu l’auras compris, le système endocannabinoïde est passionnant et essentiel à notre bon fonctionnement. Extrêmement complexe, son action va bien au-delà de la seule interaction avec les cannabinoïdes du chanvre. La recherche continue à essayer de le comprendre dans ses moindres détails : c’est un système extrêmement prometteur qu’il faut savoir cibler correctement pour renforcer l’efficacité de certains médicaments ou en créer de nouveaux.
La recherche ne cesse d’évoluer dans ce domaine, pour notre plus grand plaisir !