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Un changement de statut du cannabis dans la liste des dopants ?
La période des Jeux Olympique vient de débuter, et de nombreux téléspectateurs suivent les exploits des sportifs de haut niveau. Mais avant d’arriver aux JO, les sportifs et sportives subissent des pré-sélections, dont des tests de dépistages.
Et justement, une des compétitrices, Sha’Carri Richardson, suspendue durant un mois à partir du 28 juin par l’Agence américaine antidopage (Usada), après avoir été testée positive au cannabis, et ce, lors des sélections olympiques américaines.
Cet événement en a fait réagir plus d’un.e, dont Sebastian Coe, Président de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme.
Le cannabis, pourquoi est-il considéré comme un dopant ?
Au même titre que la cocaïne, la caféine, l’EPO, la testostérone ou l’hormone de croissance, la créatine, la cortisone, ou autres anabolisants, le cannabis est considéré comme un dopant.
Mais qu’est-ce qu’un dopant ?
En France, la première définition légale du dopage date de 1965 :
“Qui sont destinées à accroître artificiellement et passagèrement ses possibilités physiques et sont susceptibles de nuire à sa santé.”
Mais selon l’Agence Mondiale Antidopage (WADA), une substance dopante serait :
“un agent masquant ou répondant à deux des trois critères suivants : améliorer les performances sportives, être un risque potentiel ou réel pour la santé, représenter une violation de l’esprit du sport.”
Dans ce sens, on peut inscrire une grande partie des substances existant dans le monde, dont le cannabis fait partie.
Qu’apporte la consommation de cannabis lors d’une compétition ?
Le cannabis pourrait améliorer les performances sportives, mais comment ?
C’est pour sa molécule active que le cannabis est considéré comme dopant. En effet, le tétrahydrocannabinol (THC) agit sur les neurorécepteurs du cerveau, et améliore ainsi la relaxation musculaire et la vision, ce qui est très utile dans certains sports.
En fonction de la dose ingérée, il peut agir comme anxiolytique, ce qui aiderait à déstresser le compétiteurs et compétitrices, leur insufflant un sentiment de confiance, ce qui peut permettre de mieux se concentrer lors des épreuves.
De plus, la consommation de cannabis augmente le temps de sommeil et la récupération, permettant d’accroître les performances de l’athlète. Ainsi, ce dernier peut multiplier les compétitions et les entraînements sans trop en pâtir.
Le cannabis, un bon analgésique
Les analgésiques permettent d’atténuer la douleur, ce qui est utile aussi bien en compétition qu’à l’entraînement.
Cependant, ce n’est pas parce que la douleur est moins ressentie, qu’elle n’existe pas pour autant. Cela peut alors pousser l’athlète dans ses limites, sans que celui-ci s’en rende compte, et donc met sa santé en danger.
Tout ceci explique sa classification comme “dopant“.
Sebastian Coe défend le cannabis
Sha’Carri Richardson, étoile montante du sprint américain, qui est devenue en 2021 la sixième femme la plus rapide de l’histoire sur 100 m a été testé positive au dépistage lors des présélections des JO de Tokyo.
«Je suis désolé pour elle. Nous avons perdu un talent exceptionnel et c’est une perte pour la compétition», a réagi Coe.
En effet, ce dernier s’est montré favorable à un changement du statut du cannabis dans la liste des dopants.
“Je pense que c’est un moment opportun pour revoir ce statut. Rien n’est gravé dans le marbre. De temps en temps, on s’adapte et on réévalue.” L’ancien double champion olympique du 1 500 m a prononcé ces quelques phrases lors d’un entretien accordé aux agences de presse internationales.
C’est donc une affaire à suivre de près, et cela pourrait révolutionner le domaine sportif si le cannabis change de statut et est supprimé de la liste des substances prohibées.