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Nouvelle-Zélande : un nouveau cap pour dynamiser l’industrie du chanvre
La Nouvelle-Zélande vient d’envoyer un signal fort à son secteur du chanvre pour un peu plus de modernisation, de simplification et surtout une vision long terme qui fait plaisir à voir !
En adoptant une refonte complète de son cadre réglementaire, le gouvernement relève le seuil légal de THC à 1% et supprime l’exigence de licence pour la culture, tout en maintenant des contrôles ciblés sur les usages sensibles. Pour une industrie longtemps freinée par une bureaucratie lourde, ce mouvement marque un véritable tournant qu’on aime beaucoup chez Kilogrammes…
Un cadre enfin aligné avec la réalité du chanvre
Pendant près de vingt ans, le chanvre industriel néo-zélandais a été encadré comme s’il s’agissait d’une activité à haut risque. Bien évidemment, cette approche était jugée complètement dépassée par les cultivateurs, les chercheurs et les entreprises du secteur, qui rappelaient que la plante est principalement destinée à l’alimentation, aux huiles, aux fibres ou aux produits de santé.
David Seymour, vice-Premier ministre et ministre de la Réglementation, l’a d’ailleurs souligné sans aucun détour : traiter le chanvre à très faible teneur en THC comme un stupéfiant relevait d’un décalage total entre la réglementation et le risque réel. Les nouvelles règles ont donc pour objectif une approche plus proportionnée.
Suppression des licences… mais maintien de la notification
Dans ce nouveau système, plus besoin de licence pour cultiver ou manipuler du chanvre industriel tant que les plantes restent en dessous du seuil de 1% de THC. Les producteurs devront toutefois informer la police et le ministère des Industries primaires avant toute plantation. A travers cette modification, l’idée est d’éviter les confusions avec des opérations illégales et de garantir la transparence du secteur.
Les règles existantes en matière de sécurité alimentaire ou de cannabis médical restent inchangées. Les fleurs et feuilles, par exemple, ne peuvent être fournies qu’à des producteurs de cannabis médicinal agréés.
Un standard à 1% de THC : un tournant stratégique
Le relèvement du seuil légal à 1% de THC renforce la résistance économique et agronomique de la filière. La limite historique de 0,3%, encore active dans beaucoup de pays, repose surtout sur une classification ancienne qui ne reflète pas la science actuelle. Les cultures pouvaient devenir “chaudes” malgré toutes les précautions, uniquement à cause de variations climatiques ou génétiques.
En fixant un seuil à 1%, la Nouvelle-Zélande réduit le risque de destruction de cultures, clarifie la distinction avec le cannabis psychoactif, et soutient une production plus stable. Ce choix pourrait d’ailleurs inspirer d’autres pays qui cherchent à moderniser leur cadre autour du chanvre, ce pour quoi nous militons chez Kilogrammes.
Un impact économique déjà mesuré
Pour ce projet, le gouvernement néo-zélandais s’est appuyé sur une évaluation économique robuste. Selon les projections, les réformes devraient générer une valeur actuelle nette de 7,5 millions de dollars néo-zélandais sur dix ans, ce qui est déjà énorme. Ce chiffre grimperait même à 41 millions sur vingt ans, grâce à la baisse des coûts de conformité et au développement du marché.
Et pour couronner le tout, au delà du chanvre, ce chantier s’inscrit dans une politique plus large de simplification réglementaire. Les réformes menées par le ministère de la Réglementation au cours des 18 derniers mois devraient générer un bénéfice public estimé entre 223 et 337 millions de dollars néo-zélandais.
Une industrie qui salue une réforme attendue
La NZHIA (New Zealand Hearing Industry Association), principal organisme représentant la filière, a accueilli l’annonce comme une avancée majeure. Pour l’association, cette modernisation résulte d’années de travail, d’expertise et de mobilisation de toute la chaîne, qu’il s’agisse aussi bien des cultivateurs, des transformateurs, des entreprises que des chercheurs.
Le nouveau cadre est perçu comme un levier pour encourager l’innovation, réduire les contraintes inutiles et renforcer la compétitivité du pays sur un marché mondial en expansion.
Le CBD gagne du terrain…
Si le chanvre industriel gagne en liberté, le CBD, quant à lui, reste classé comme médicament sur prescription. Une position cohérente avec l’approche prudente de la Nouvelle-Zélande concernant les cannabinoïdes destinés à la santé.
Avec ces réformes, la Nouvelle-Zélande se positionne comme un acteur capable de redessiner les standards internationaux du chanvre. Une démarche pragmatique, flexible et tournée vers l’avenir, et un signal clair pour toutes les filières qui cherchent un cadre plus adapté aux réalités du cannabis légal…