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L’INCB interrogée par des ONG
Souvenez-vous, en janvier 2019, l’OMS dévoilait six recommandations concernant l’inscription du cannabis dans les traités des Nations Unies sur le contrôle des drogues.
Plusieurs pays avaient alors demandé plus de temps pour étudier les approbations et définir leurs positions. C’est comme cela que le vote a pris deux années de réflexion intensive et détaillée.
Des pays pour le cannabis
Bien entendu, la question sur cette plante concernait essentiellement le cannabis médical mais le cannabis récréatif a été aussi abordé.
À l’heure actuelle, ce sont plus de 50 pays qui ont adopté des programmes relatifs à la weed médicale. Mais ce sont aussi 15 États américains, ainsi que le Canada et l’Uruguay qui ont légalisé son usage récréatif. Le Mexique et le Luxembourg sont toujours, quant à eux, en pleine réflexion.
D’ailleurs les États-Unis en ont profité pour retirer le cannabis du tableau IV de la Convention Unique, mais ils l’ont quand même mis dans le tableau I. Ce qui veut dire que bien qu’un traitement sûr et efficace dérivé du cannabis ait été mis au point, cela ne rend pas le cannabis moins dangereux et représente des risques importants pour la santé publique et devrait continuer à être contrôlé dans le cadre des conventions internationales sur le contrôle des drogues.
Et des pays contre le retour du cannabis
En revanche, le Chili a voté contre le retour du cannabis, notamment car ce dernier fait valoir qu’il existe une relation directe entre l’utilisation du cannabis et l’augmentation des risques de souffrir de certaines pathologies, comme la dépression, le déficit cognitif, l’anxiété, les symptômes psychotiques. Ces propos sont similaires à ceux du Japon, qui déclare que la plante pourrait avoir des effets négatifs sur la santé et la société, notamment chez le jeune public.
L’Équateur va encore plus loin, mais dans le sens inverse que le Chili, puisque ce dernier a soutenu toutes les recommandations de l’OMS et a même demandé que la production, la vente et l’utilisation du cannabis puisse bénéficier “d’un cadre réglementaire garantissant les bonnes pratiques, la qualité, l’innovation et le développement de la recherche.”
Besoin de plus d’éclaircissement de la part de l’ONU
Depuis 2019, certains pays sont encore en réflexion sur le sujet, et ont déclaré que sans plus d’explication de la part de l’OMS, il serait difficile de s’avancer sur leur décision.
C’est pourquoi ils ont adressé une lettre ouverte au secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Ainsi, ce sont plus de 181 ONG de 56 pays demandent qui ont demandé “une plus grande transparence et une plus grande responsabilité de l’INCB, en particulier en ce qui concerne son initiative de contrôle du cannabis“.
Une mise à disposition de l’information obligatoire
Mais vous vous demandez quel est le rapport entre l’ONU et l’INCB ? En bien tout simplement parce que, bien que l’INCB soit indépendant, ce dernier est administré par les Nations Unies et son personnel est payé par l’ONU. Ainsi, l’INCB est lié par les règles et procédures qui incombent à l’ONU.
C’est pourquoi une lettre a été délivrée à l’INCB, comme nous l’avons dit précédemment, puisqu’à ce jour, seul un ordre du jour est un résumé très concis des réunions de l’INCB sont transmis au public, ce qui ne permet pas aux différents pays de prendre une décision sur la légalisation du cannabis, puisqu’ils ne savent pas comment celui-ci sera contrôlé.
La lettre parle même d’insuffisance en termes de communication sur les procédures et méthodes de travail de l’INCB.
“Ceci est insuffisant de notre point de vue. Les procédures et les méthodes de travail d’autres organes intergouvernementaux de traités administrés de facto par des agences de l’ONU, similaires à l’INCB , suggèrent une documentation communément divulguée, que l’Office devrait rendre disponible.”
Pour voir la lettre et les signataires, cliquez ici
Et les produits dérivés du cannabis ?
C’est en examinant une série de recommandations de l’OMS concernant le cannabis et ses dérivés que la CND a décidé de retirer le cannabis du tableau IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Ce dernier figurait aux côtés d’opioïdes addictifs et potentiellement mortels comme l’héroïne, qui est une drogue qui est reconnue avec peu ou pas de vertus thérapeutiques.
Cependant, l’OMS a précisé que le CBD ne devrait pas être soumis à des contrôles internationaux. Le CBD est reconnu d’ailleurs pour avoir joué un rôle de premier plan dans les thérapies de bien-être ces dernières années et a donné naissance à une industrie d’un milliard de dollars !
Mais bon, certains États membres ont rejeté cette recommandation donnée par l’OMS, argumentant que le CBD n’est pas actuellement soumis à un contrôle international et qu’il n’est donc pas nécessaire d’agir sur ce plan…