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Le cannabis et sa légalisation – Amérique Centrale

Le cannabis légalisé au Mexique
Le Mexique a longtemps bataillé pour légaliser la consommation de cannabis. Connu pour ses nombreux cartels de drogue, le gouvernement mexicain opte, en 1920, pour une interdiction de toute production, vente et utilisation récréative de la drogue afin de diminuer la violence découlant de ces trafics clandestins. Ainsi, en 2006, le Président Felipe Calderon déploie plus de 6 500 soldats dans le but de mettre en place sa guerre contre les drogues. Malheureusement, cette guerre n’a pas l’effet escompté… À la fin de la première année de la « guerre » de Calderon, on compte pas moins de 2 837 morts et en 2009, ils étaient au nombre de 9 635. Cette violence, que le gouvernement tenait tant d’éradiquer, s’aggrave ! C’est pourquoi, à la fin de l’année 2018, il est décidé que les lois concernant le cannabis soient allégées. Seulement voilà, le projet de loi de légalisation a été souvent repoussé, premièrement car il n’avait pas emporté de consensus, et deuxièmement en raison de la pandémie de COVID-19, le projet de loi a été reculé à avril 2020. Mais en août dernier, la légalisation est toujours déclarée comme “en cours” par le président mexicain Andrés Manuel López Obrador. Depuis, le Sénat mexicain a voté, le 19 novembre 2020, en faveur de la légalisation du cannabis dans le pays. Il ne manque plus que la chambre basse du Parlement donne son accord, pour que la consommation récréative au Mexique soit enfin légalisée. Avec ce projet de loi, le Mexique pourrait devenir l’un des plus grands marchés de cannabis légal.
Le cannabis est illégal au Guatemala
Bon, rien qu’vec le titre, tu sais déjà à quoi t’en tenir. En effet, l’une des premières lois qui restreignait l’utilisation et la consommation du cannabis remonte à 1932, avec le décret 1331. Puis, en 2012, l’ancien président Guatémaltèque Otto Pérez, a annoncé qu’il soutenait la dépénalisation des drogues. Or, cet ancien président avait démissionné de son poste suite à une affaire de corruption, et ce, même avant les élections présidentielles qui devaient avoir lieu quelques jours plus tard. En effet, Otto Pérez est accusé par le parquet et une commission de l’ONU du nom de “Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (Cicig)” d’avoir dirigé un système de corruption au sein des douanes. Ces douanes devaient, moyennant quelques pots-de-vin, exonérer de taxes certaines importations, dont le cannabis. Bien entendu, le Parlement Guatémaltèque ne l’a pas entendu de cette oreille, et a donc voté à l’unanimité (c’est une première dans l’histoire du Guatemala) contre l’immunité présidentielle, forçant Otto Pérez à démissionner de son poste. Depuis, les projets de loi pour le cannabis n’ont pas plus évolué. Bien qu’un projet de loi pour la légalisation du cannabis se reconstruise, la Commission sur la législation et les points constitutionnels du Congrès au Guatemala a malheureusement rejeté la loi régissant la culture, la production, la distribution, la commercialisation, et la consommation du cannabis, qu’elle soit médicale ou bien récréative en 2016. Comme la plupart des pays d’Amérique Centrale, le Guatemala reste l’un des pays les plus violents au monde avec 6 000 morts par an, en majorité causée par le crime organisé lié au trafic de drogue. Mais depuis cette proposition en 2016, la légalisation du cannabis au Guatemala n’a pas évolué, restante donc toujours illégale dans ce pays.
Le Belize et la marijuana
Le Belize fait parti de ces pays où le cannabis est plus ou moins toléré. En effet, la consommation de cannabis est un phénomène courant et largement toléré dans ce pays. Cependant, la possession de marijuana peut entraîner des amendes, voire des peines d’emprisonnement suivant la quantité de cannabis possédée. Car oui, même si la consommation de cette plante reste tolérée, elle n’en est pas moins illégale. Ainsi, un projet de loi a été proposé par le Parlement Belizien en août 2017, proposant de dépénaliser la possession de cannabis ne dépassant pas 10 grammes, ainsi que d’autoriser une consommation à domicile ou dans des hôtels/résidences où la consommation de cannabis serait permise. Depuis la loi a été signée par le Gouverneur Général du Belize, bien qu’il y ait eu quelques groupes qui s’étaient opposés à ce projet de loi. C’est le cas du Sénateur Osmany Salas, qui estimait que le Belize ne disposait pas des structures de désintoxication pour soutenir la dépénalisation de ce type de drogue. D’autres opposants, comme les groupes religieux, estimaient que rendre légale la consommation de cannabis, même à petites doses, était un pas dans la mauvaise direction, poussant davantage de personnes dans ce trafic.
Le Costa Rica, une consommation permise
La consommation de cannabis récréative est dépénalisée au Costa Rica, bien qu’il reste tout de même illégal. En effet, les officiers de police au Costa Rica ne procèdent pas à une arrestation dès qu’ils croisent des personnes consommant du cannabis. Mais à la seule condition que la personne arrêtée n’ait sur elle qu’une quantité correspondant à une consommation individuelle ; bien qu’aucune valeur n’ait été réellement définie comme quantité limite “de consommation personnelle”. Cependant, la culture et la distribution de cannabis restent illégales au Costa Rica. Et ce, malgré qu’une tentative de légalisation du chanvre et du cannabis médical eut déjà été faite en 2016, car ce projet fut rejeté dû aux députés pro-prohibition. Ainsi, les malades sont autorisés à importer des traitements à base de cannabis de l’étranger, comme les autres pays d’Amérique Centrale, mais aussi des États-Unis ou du Canada. La seule condition qu’ils doivent respecter, c’est que les produits consommés doivent détenir des taux de THC en dessous de 0,3%.