Zoom sur le CBG

Le chanvre possède plus de 100 cannabinoïdes différents. Parmi eux, le CBD est une véritable star, et le THC fait aussi beaucoup parler de lui puisque ce sont les deux molécules les plus présentes.  Mais d’autres de ces cannabinoïdes ont aussi des effets sur notre santé et méritent qu’on s’intéresse un peu à eux, non ?  Le cannabigérol, ou CBG, est non seulement indispensable à ses confrères, mais possède aussi d’innombrables vertus thérapeutiques.

Les chercheurs s’intéressent de plus en plus à cette molécule prometteuse, encore trop méconnue du grand public et de la science. L’équipe Kilogrammes tourne aujourd’hui ses projecteurs sur ce cannabinoïde : silence, ça tourne… action !

Le CBG est un précurseur du CBD

En fait, le CBG est même le précurseur de tous les cannabinoïdes du chanvre ! Et oui messieurs, dames, il est le premier phytocannabinoïde produit par la plante. Les phytocannabinoïdes sont des enzymes spécifiques appelées “synthases” qui se convertissent ensuite en CBD, THC et tous les autres phytocannabinoïdes durant la croissance de la plante. Pour cette raison, il est souvent appelé “cannabinoïde parent”.

Tous les cannabinoïdes du chanvre se trouvent d’abord sous forme d’acide dans la plante. C’est donc une forme un peu différente de celle que nous consommons qui est synthétisée. Le CBGA produit du CBDA, du THCA etc… Puis une étape de décarboxylation les transforme en CBG, CBD, THC, donc en molécule que l’on connaît bien.

Cette étape ne se fait qu’en présence de chaleur, qui peut être induite par l’être humain (décarboxylation par exemple) mais pas que ! Mais on en parle plus tard dans l’article 😉

Le CBG tient donc un rôle majeur pour notre consommation. Sans lui, pas de CBD et tous les bienfaits qui l’accompagnent. Pas non plus de “high” pour les consommateurs de cannabis récréatif.

Mais le CBG a aussi d’autres tours dans son sac. De nombreuses études pointent les effets directs de sa consommation sur notre organisme.

Les effets directs du CBG

Comme tous les cannabinoïdes, le CBG interagit avec notre système endocannabinoïde (SEC). Il a donc des effets sur notre mental et notre corps qu’il procure via les récepteurs CB1 et CB2.

Nouveau sur le devant de la scène, le CBG a trop longtemps été éclipsé par le THC et le CBD dans la recherche scientifique. Bien qu’isolée en 1964, en même temps que le THC, la molécule de CBG est encore trop peu étudiée. La majorité des recherches ont pour le moment été effectuées sur des animaux ou en milieu cellulaire que l’on appelle alors dans le jargon d’étude “une étude in vitro”, opposée à une étude “in vivo” qui signifie qu’elle a été testée sur des êtres-humains. Donc, en attendant des études complètes sur l’Homme, voici quelques effets prometteurs qui en disent long sur le potentiel de cette molécule qu’est le CBG.

Des propriétés anti-inflammatoires

Le CBG aurait la faculté de calmer les inflammations, via son interaction avec les récepteurs CB2 du SEC. Ces récepteurs sont en lien étroit avec notre système immunitaire, comme tu peux t’en douter.

Une action bénéfique du CBG a ainsi pu être mise en évidence dans le cas de la maladie de Crohn ou autrement appelé le syndrome du côlon irritable.

Une molécule qui calme la douleur

Plus généralement, le cannabigérol aurait une action anti-douleur. Selon un étude, il aurait même un pouvoir analgésique supérieur à celui du THC !  Il serait ainsi intéressant de l’utiliser dans l’accompagnement de patients atteints de douleurs chroniques, en application locale ou même pour les sportifs. Contrairement au THC, le CBG a l’avantage de n’être pas psychoactif, ce qui veut dire que tu ne planeras pas en prenant du CBG.

Le CBG contre le psoriasis

Le psoriasis est une maladie auto-immune qui entraîne la formation de plaques de cellules cutanées avec un effet inflammatoire. Ce sont des grosses plaques qui assèche la peau et la rendent irritée en gros.

En agissant au niveau du système immunitaire, le CBG aurait une action bénéfique pour lutter contre cette maladie. Mais il n’y a pas que le CBG qui aurait cette faculté, puisque le CBD est aussi connu pour apaiser les démangeaisons que provoque le psoriasis. 

Le CBG contre le glaucome

Tu savais que c’est l’une des premières causes de cécité acquise dans le monde ? Cette maladie de l’œil est caractérisée par une accumulation de liquide dans le globe oculaire, qui provoque de fortes pressions sur l’œil et cette pression peut engendrer des lésions de la rétine. Aïe !

La recherche a pu montrer que le CBG aide à réduire la pression dans l’oeil et favorise la circulation des fluides. Il pourrait ainsi être un traitement efficace contre cette maladie et non invasif en prime !

Du CBG pour retrouver de l’appétit

Les consommateurs de cannabis connaissent la fringale que l’on peut ressentir après avoir fumé. Longtemps, on a pensé qu’elle était due au THC, le principal agent actif du cannabis récréatif. Mais des études ont montré que même sans THC, la faim se faisait ressentir. Ce serait en fait le CBG qui aurait cet effet. SURPRISE ! 

Un potentiel neuroprotecteur

Des essais sur des souris ont montré le potentiel du CBG concernant la lutte contre la malade de Huntington. Il semblerait que le CBG puisse protéger les neurones de la destruction et de la dégradation dû à cette pathologie. Il est donc un candidat de choix pour la recherche dans la lutte contre les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer par exemple. Affaire à suivre …

Le CBG est une molécule relaxante

Enfin, le cannabigérol aurait aussi des propriétés apaisantes, autant au niveau musculaire que cérébral. Tout comme le CBD, il aiderait à lutter contre le stress, l’anxiété et la dépression. 

Mais si le CBG est si proche que le CBD en termes d’effet, pourquoi faire la différence entre les deux ?

CBG vs CBD : quelle différence ?

On peut se poser la question de la différence entre le CBD et le CBG. Tout deux non psychoactifs, ils possèdent des propriétés relaxantes, anti-inflammatoires, analgésiques, etc…

Mais les études sur le CBG sont encore trop peu nombreuses pour pouvoir réellement comparer les deux molécules. Le CBG comme le CBD possède un énorme potentiel dans la lutte contre des maladies spécifiques mais manque cruellement d’intérêt aux yeux des sciences, à tort ! C’est donc à nous de suivre ses actualités pour comprendre ses spécificités.

En tout cas, on peut souligner que le CBG est moins présent que le CBD dans le chanvre, puisqu’une grande partie de sa concentration sert à la synthèse de tous les cannabinoïdes. Ainsi, dans la plupart des variétés actuelles, le CBG n’a qu’une action limitée, c’est peut-être ça qui joue en sa défaveurs concernant les études scientifiques qui sont encore trop peu nombreuses à son sujet.

Effet d’entourage

Comme c’est le cas pour la plupart des cannabinoïdes, le CBG pourrait agir en synergie avec le CBD et le THC pour en réguler les effets. Ainsi, on l’utilise déjà pour neutraliser les effets planants du THC dans le cas de traitements utilisant des variétés à fort taux de cette molécule.

De plus, selon une étude, tout comme le CBD le CBG agirait aussi de concert avec les terpènes de la plante pour en augmenter les effets.

Le CBG dans quelles variétés ?

La majorité des variétés de cannabis CBD proposées sur le marché contiennent moins de 1% de CBG. Il est difficile de concentrer cette molécule par des manipulation génétiques, puisqu’elle sert à la synthèse de ses comparses tout au long de la croissance de la plante. Malgré tout, certaines variétés arrivent à en cumuler naturellement plus que d’autres, même si elles sont encore assez rares. C’est le cas par exemple de la Sweet Peach CBD.

L’extraction du CBG à des stades précoces de la croissance serait peut-être une solution. On pourrait alors incorporer la molécule à des produits comme des huiles par exemple. Les huiles CBG sont ainsi les produits les plus prometteurs actuellement pour profiter des bienfaits de cette molécule, mais on n’en trouve pas partout malheureusement.

Conclusion

Considéré comme un cannabinoïde “mineur” de par sa faible concentration dans la plante à la récolte, le CBG est en fait une molécule indispensable du chanvre. Elle n’a pas fini de nous surprendre : prends garde, elle pourrait bien détrôner ses concurrents dans les années à venir !